Le centre de prévention Les Arcades, ouvert en décembre 1981, est le premier du genre créé en France...
Troyes- Structure novatrice, Les Arcades misent depuis trente ans sur une approche globale de la santé et du vieillissement
Le centre de prévention Les Arcades fête ses trente ans aujourd'hui et le Dr Philippe Dejardin, directeur, porte sur la structure un regard exigeant mais
satisfait. Ouvert le 15 novembre 1981, le centre Les Arcades a été construit sur une friche du quartier insalubre du Gros Raisin alors en pleine métamorphose.
La Ville de Troyes, qui lançait sa première politique de réhabilitation patrimoniale et de requalification urbaine, a offert le terrain à la structure nouvelle.
Au mitan des années 70, les caisses de retraite complémentaires (Médéric et d'autres acteurs, dans le cas de Troyes), imaginent une politique nouvelle de prise en charge globale de la
personne âgée : médicale, psychologique et sociale. Les « centres de prévention » à naître doivent permettre « un bon vieillissement et favoriser l'autonomie des personnes âgées », à travers
la prévention et le développement du lien social. Troyes, dont l'industrie est encore florissante et livre chaque année des cohortes de jeunes retraités, est intéressée par le projet et la
nouveauté de l'approche.
Constat fort sur l'espérance de vie
À l'époque, le ministre-maire Robert Galley a pour directeur de cabinet parisien le fils de Jean Gardin, délégué général du Groupe Médéric. Et Michel Voix,
vice-président d'une caisse de retraite complémentaire, est très attaché à l'action sociale. Troyes accueille donc en décembre 1981 le premier Centre de prévention de France.
Dès son ouverture Les Arcades proposent aux Aubois, dès l'âge de 50 ans, un « bilan pour le bien-vieillir », résume le Dr Dejardin. Le « parcours de santé »
passe par des entretiens avec un gériatre, un psychologue et des travailleurs sociaux si besoin. « Ces entretiens ne débouchent sur aucune prescription médicale », reprend le Dr
Dejardin.
Au contraire, le centre propose à ceux qui le désirent un choix d'activités à la carte et un suivi. Selon les besoins de chacun, des activités sportives,
culturelles, sociales et parfois des ateliers plus spécifiques, « mémoire » ou « équilibre ». Le troisième volet de l'action des centres de prévention est l'information santé, régulière et
gratuite.
Il aura fallu moins de trente ans pour en faire ce constat. « Au terme de trois années d'activités régulières, une personne de 65 ans voit son espérance de vie
augmenter de 30 % », note le Dr Dejardin. Dans une vieillesse mieux assumée et moins « médicalisée ».
Lieu de vie ou seconde famille
Les activités des Arcades sont aujourd'hui prises en charge par l'association Michel-Voix. Elle recrute et forme les bénévoles qui animent les ateliers. Et elle
propose un calendrier annuel d'activités.
Présidée depuis sa création par Jacques Schweitzer, ancien maire adjoint aux sports de Troyes, elle compte une quarantaine d'animateurs et plus d'une vingtaine
d'ateliers autour du sport (mise en forme ou renforcement musculaire), des loisirs (marche ou danse de salon), des activités manuelles (cartonnage ou dentelle), artistiques (dessin ou
émaillage) ou culturelles (chant ou informatique). L'informatique et le sport surtout font le plein.
Guy Lerat anime l'atelier théâtre et il est un assidu de la salle de sport. À quelques mois de ses 80 ans, il présentera aux adhérents des Arcades deux pièces de
boulevard au début de l'année. Ancienne comptable, Gisèle Sergent voulait une retraite active. « Un nouveau départ, pas une fin de vie ». Loin de se contenter d'assister aux ateliers, elle a
suivi une formation de 350 heures en 1994 pour devenir bénévole encadrante. Ex-salariée de Devanlay, Jacqueline Jacquinot coordonne aujourd'hui les ateliers d'activités physiques et les
bénévoles. Quant au président, Jacques Schweitzer, il a écrit et réalisé le film qui sera présenté ce matin pour les trente ans des Arcades, à Michel Paul, président des Arcades et membre du
conseil d'administration de Malakoff Médéric.
Jean-Michel VAN HOUTTE